Quand TDAH rime avec succès : Étienne Crevier en témoigne
Quand TDAH rime avec succès : Étienne Crevier en témoigne
Témoignage d’Étienne Crevier, président de BiogeniQ
Dans mon texte « TDAH et médication : réduire les essais et erreurs » je vous parlais d’un test créé par BiogeniQ permettant d’établir un bilan génétique, à l’aide d’un prélèvement de la salive, pouvant révéler les risques d’effets secondaires que vous encourez ou non relativement aux différents médicaments utilisés pour le TDAH. Je savais que le président de la compagnie avait un TDAH alors lorsque nous recherchions des entrepreneurs pouvant participer au calendrier, j’ai communiqué avec son efficace et sympathique gestionnaire marketing qui m’a rapidement confirmé la participation d’Étienne.
J’ai eu le plaisir de faire sa rencontre lors de la séance photo pour le calendrier. J’ai alors découvert un homme d’affaires calme, patient et accessible, qui répondait généreusement et clairement aux questions relatives à son domaine d’expertise. Le texte qu’il a rédigé pour accompagner sa photo dans le calendrier est précis et percutant tout comme l’est son témoignage que voici :
1. Comment as-tu su que tu avais un TDAH?
J’ai eu mon diagnostique au CÉGEP. Dans le début des années 2000, quand j’étais au secondaire, j’avais des bonnes notes et j’étais capable de faire les programmes enrichis comme le Programme d’Études Internationales avec les mathématiques fortes, chimie et physique. Pour mon père qui était médecin de famille, le diagnostic de TDAH était peu probable considérant que je réussissais au niveau scolaire. Par contre, je perdais continuellement mes lunettes, mon portefeuille ou mes clés.
Une fois au CÉGEP, j’ai rencontré une amie qui avait un TDA/H diagnostiqué depuis plusieurs années et pour la première fois de ma vie, quelqu’un (en dehors de ma famille) comprenait mon quotidien. De plus, je n’arrivais tout simplement plus à compenser au niveau scolaire et mes notes frôlaient l’échec en Sciences de la Santé. De là, j’ai contacté une neuropsychologue pour avoir une évaluation et mon diagnostic est tombé 3 semaines plus tard. J’ai un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité cérébrale/cognitive.
Les étapes suivantes sont assez traditionnelles. J’ai commencé une série de médication en essai/erreur pour que finalement 9 mois plus tard, je trouve la bonne dose de la bonne molécule ce qui m’a permis de finalement être admis en Médecine à l’Université de Bourgogne en France.
2. Quels défis le TDAH met-il sur ton chemin?
Le grand défi de ma vie est le regard des autres. Comme disait JP Sartre dans Huis-Clos: « L’enfer c’est les autres ». Tu ne réalises jamais vraiment que tu as un problème, jusqu’à ce que quelqu’un te le fasse remarquer.
Je n’aime pas le mot TDAH parce qu’il implique une double négation. Le mot « Trouble » et le mot « Déficit » aggrave le constat plus que nécessaire. Je préfère la définition du psychiatre Dr Stéphane Kunicki qui parle de Trouble Modulaire de l’Attention.
Tant que je ne connaissais pas la manière dont mon cerveau fonctionnait et que personne n’était présent pour me l’expliquer, j’avais énormément tendance à me comparer. La frustration était palpable parce que je ne comprenais pas comment certaine personne arrivait à se lever à 6 :30 tous les matins pour aller faire leur jogging et avoir une série de rituel dans leur vie qu’ils n’avaient aucun problème à respecter. De mon côté, le manque de structure dans mon quotidien m’empêchait complètement d’avoir ces rituels et la ponctualité nécessaire pour les respecter.
J’ai eu 2 relations de couple qui se sont terminées durant mes années d’université parce que j’étais trop souvent en retard ou parce que j’oubliais trop de choses. Je me suis toujours considéré comme fiable, mais aux yeux des autres, la définition pouvait varier.
3. Comment parviens-tu à relever ces défis ?
Le défi de ma vie avec mon TDAH est d’avoir une constance dans ce que j’entreprends. Autant mon niveau d’énergie que de motivation va fluctuer au gré des semaines ce qui m’oblige à être très transparent sur ma personnalité et m’entourer de personnes qui peuvent compenser pour moi autant au niveau personnel que professionnel.
J’ai rapidement appris à utiliser un agenda comme mécanisme de motivation. Sinon, je n’ai pas peur de discuter de médication avec mon médecin pour personnaliser au maximum mon traitement. Les journées où je dois être en rencontre et être attentif à ce qui est dit autour de moi, je peux compter sur la médication.
4. Quelles sont tes forces et caractéristiques qui ont contribué à ton succès ? Et comment?
Partout où je suis passé, j’ai toujours remarqué que j’étais plus curieux que la moyenne des gens que je côtoyais. Quand j’ai étudié la Génétique, j’étais celui qui s’intéressait également à d’autres secteurs comme le management et la gestion. Donc de tous mes collègues, j’étais celui qui avait le plus d’intérêts à être président de mon association étudiante ou à m’impliquer à droite et à gauche.
Je me considère comme un “Jack of all trade, master of none”. J’aime toucher à tout mais je me tanne vite si on entre trop dans les détails.
Également, j’ai un intérêt pour le risque. Est-ce que s’est directement lié avec mon TDAH ou c’est plus un trait de personnalité? Je ne pourrais dire. Par contre, le risque me stimule et me fait focuser comme jamais.
Je remercie Étienne pour son témoignage qui nous montre d’abord que le TDAH n’a rien à voir avec l’intelligence car il a été en mesure de poursuivre des études universitaires dans un domaine contingenté et ensuite, qu’en utilisant ses forces il est possible d’accomplir de grandes réalisations!
Pour en savoir plus sur la compagnie d’Étienne, je vous invite à visiter le site de BiogeniQ.